Les yeux couleurs mante à l’eau

Les yeux couleurs menthe à l’eau, une très belle chanson de Monsieur Eddy Mitchell… Mais c’est en fait de la mante, religieuse celle là, que j’avais envie de vous parler.

Son nom d’abord. On la surnomme religieuse car elle rassemble fréquemment ses deux pattes avant à la manière d’une religieuse en prière. Mais ne vous y fiez pas, ce n’est pas une sainte !

Ces pattes sont pourvues de lames acérées qui serve à prendre comme à chasser !

Je vous laisse admirer les outils ici :

Mantis religiosa (mante religieuse) - pattes ravisseuses

Cela fait d’elle une parfaite chasseuse qui se nourrit d’autres insectes. Et comme elle n’a pas froid aux yeux, une proie aussi grosse qu’elle (7-8cm) ne lui fait même pas peur. Elle ne laisse derrière elle que les parties les plus dures. D’où son surnom de tigre des jardins.

Dés que le printemps arrive, elle commence sa « moisson » jusqu’à l’automne, où tellement grosse, elle ne bougera presque plus. c’est d’ailleurs un bon moment pour la prendre en photo.

Les nuits d'été, on peut la trouver sur les murs, attirée par la lumière d'un éclairage extérieur

Les nuits d’été, on peut la trouver sur les murs, attirée par la lumière d’un éclairage extérieur

Une fois l’automne arrivé, elle va pondre ses œufs dans un réservoir appelé oothèque que tisse au fur et à mesure de la ponte.

C’est une sorte de cocon dont la texture ressemble à du polystyrène qui protège les œufs du froid durant tout l’hiver. Et dans ces nids douillets, elle peut pondre jusqu’à une centaine d’oeufs avant de mourir aux premiers frimas. Une centaine, ça parait beaucoup, mais les jeunes mantes (1cm) sont très vulnérables aux printemps, il y a de la perte… à leur tour de se faire manger.

Revenons aux oothèques, vous pouvez vous amuser à les chercher au jardin (sans retirer ceux en cours) sur tout type de support, sur des pierres, sur des tiges de plantes, et même sur les rebords de vos jardinières.

Voilà à quoi ça ressemble :

oothèque de mante religieuse

oothèque de mante religieuse

image de la même oothèque en tomogrpahie de rayon X, on devine les compartiements qui contenaient les oeufs

image de la même oothèque en tomographie de rayon X, on devine les compartiments qui contenaient les oeufs (X. de la Bernardie, laboratoire SUBATECH)

Et la couleur dans tout ça ?

Si vous êtes comme moi, pour vous, une mante, c’est vert : menthe à l’eau quoi.

Et bien pas forcément : elle peuvent aussi être marron ou jaune.

Ne me demandez pas pourquoi, même les spécialistes ne savent pas. Ce qui est sur c’est qu’elle ne change pas de couleur comme les caméléon, elle n’a pas les cellules nerveuses pour. Du coup, soit elle naitrait comme ça, soit elle s’adapte très très lentement au milieu, ou bien encore elle change de couleurs lors de ses mues successives : MYSTERE.

Sur le campus, je n’ai vu pour l’instant que des vertes.

Dans mon jardin, il y en a des vertes et des marrons, comme celle ci :

Mante religieuse (forme marron) sur une immortelle d'Italie

Mante religieuse (forme marron) sur une immortelle d’Italie

Adoptez la mante chez vous ! C’est simple

En mangeant les insectes, elle participe à leur régulation et au subtil équilibre du jardin, ce qui en fait une précieuse aide du jardinier.

Pour l’attirer chez vous, c’est simple :

  • Bannir les insecticides/pesticide : Si il n’y a plus d’insecte à manger, il n’y aura plus de mantes non plus. De plus, les insectes traités empoisonneront les mantes.
  • Laisser de petites zones non tondues ou fauchées 1 à 2 fois par an : comme au pied des grands arbres, au fond du jardin : c’est son terrain de jeu favori. Sinon, elle serait broyée par la tondeuse, idem pour ses oothèques. C’est aussi là qu’elle pourra trouver son repas, en plus d’aller faire le ménage dans vos massifs. Pas besoin de lui abandonner tout votre terrain, une petite bande d’un peu moins d’un mètre sur deux ou trois forme déjà un ilot-refuge appréciable. Et pas que pour les mantes. Une petite tonte autour le mettra même en valeurs !

Alors à vous de jouer, émerveillez-vous et faites nous signe si vous en voyez sur le campus !

Des clandestines dans les mines

Non, ce n’est pas de la triste histoire des migrants et autres réfugiés dont je vais vous parler mais de LA clandestine.

Si vous vous promenez sur la bande gazonnée de l’autre coté de la rue proche du restaurant et du gymnase, tendez votre cou vers le bois en contrebas.

En scrutant le pied des grands arbres, vous apercevrez ceci au printemps :

clandestine

Cette joli touffe violette qui réapparait à chaque printemps est une plante, mais bizarrement, vous aurez beau chercher, vous ne trouverez pas de feuille.

Pourquoi? Parce que cette plante ne sais pas effectuer la photosynthèse : elle n’en a pas besoin… Puisqu’elle va chercher ses nutriment chez le voisin.

Cette plante qui répond au doux nom de Clandestine, alias Lathraea clandestina est en fait une plante parasite qui possède des racines suceuses capables de capter à son profit une partie de la sève de arbres. Aucun danger pour ce dernier : elle ne la prélève qu’au printemps, à la montée de sève, au moment où cette dernière est la plus abondante.

On ne peut pas en dire autant du gui par exemple qui peut finir par affaiblir son hôte.

Fleurs de clandestines

Fleurs de clandestines

 

Fleurs de clandestine

Fleurs de clandestine

Elle est relativement courante sans être abondante, idéalement dans les sous bois bien humides.

Elle compte sur les oiseaux et le vent pour disperser ses graines, en espérant que celles-ci voyage jusqu’à un terreau humide proche d’un arbre pour y pousser.

En été , les touffes sèchent et peuvent disparaitre complétement en hiver.

Surprenante, cette clandestine, non? A vous d’aller la voir à présent !!

Guillaume pour la brigade verte